de ma recherche continue , une interview effectuée par le journal algérien "l'expression "avec l'ex homme d'état et respectable penseur Mr Jean pierre Chevénement , m'a ému alors j'ai décidé d'en publier quelques passages sur ce blog dont:
Le Monde arabe est dans un état de décomposition profond. L'Occident y a une certaine responsabilité.
Pour Jean-Pierre Chevène-ment, aucune démocratie n'a chaviré à cause du terrorisme: «Il s'agit d'une réalité douloureuse, mais à laquelle un grand Etat doit savoir faire face. J'ai dit à l'époque que nous allions avoir devant nous des décennies de terrorisme.
Le but des islamistes est de créer un affrontement du monde musulman tout entier contre l'Occident ,il y a lieu d'assécher le terreau sur lequel le terrorisme djihadiste se développe: «C'est beaucoup plus difficile qu'à l'époque d'Action directe.
Aujourd'hui, un certain nombre de jeunes «paumés» peuvent être tentés par une démarche de radicalisation».
Il réfute l'idée du choc des civilisations tel que prôné par Daesh: «Ne tombons pas dans ce piège. Mais la menace de ruptures majeures pour la France vient incontestablement non pas de l'Est, mais du Sud, notamment pour des raisons démographiques.
Dans l'Afrique subsahélienne, il existe des pays dont le taux de fécondité va jusqu'à sept enfants par femme.» Il sera impossible de promouvoir le développement dans ces pays, soutient cet observateur averti, a fortiori lorsque les pays en question ne font pas l'effort de se responsabiliser.
Il faut aussi, martèle-t-il, prendre conscience que le Moyen-Orient reste un baril de poudre qui demande une vigilance particulière du point de vue de la sécurité de la France car il concentre la moitié des réserves de pétrole et de gaz mondiales.
......... il parle aussi des tensions liées à la situation économique et des dissonances engendrées par la forte concentration de populations immigrées dans certains quartiers ou dans certaines zones comme la Seine-Saint-Denis ou les quartiers Nord de Marseille: «Tout cela témoigne d'une grande cécité historique de la part des pouvoirs publics. Il faut mener une politique d'intégration, mais cela suppose d'abord que la France s'aime assez elle-même pour donner envie à ses enfants de s'intégrer à elle.»
«Je m'intéresse beaucoup à l'Islam depuis que j'ai été sous-lieutenant en Algérie. Il y a dans le Coran énormément d'invocations à la rationalité, même s'il ne comporte pas que cela. L'Islam est-il pour autant compatible avec la République?
Il faut que l'Islam se dégage des dogmatismes excessifs, dont sont imprégnés certains de ses courants. Il faut que les musulmans se prennent en main et séparent eux-mêmes le bon grain de l'ivraie.»
Abordant les raisons à l'origine de la colère des peuples musulmans et des forces éprises de liberté et de justice, Jean-Pierre Chevènement épiloguera sur la démarche périlleuse et assassine des Etats-Unis d'Amérique:
«Prenons l'exemple de l'Irak. Les Etats-Unis ont considéré qu'ils pouvaient supprimer un Etat, dissoudre son armée, renvoyer ses fonctionnaires..
.Pour mettre à la place quoi? Un régime pseudo-démocratique dans un pays qui était un grand Liban et qui a été livré aux partis chiites qui vont prendre leurs ordres à Téhéran.
Nous avons le résultat auquel il fallait s'attendre: la prépondérance iranienne dans la région et l'envol du terrorisme sunnite après l'écrasement d'un nationalisme laïc.»
S'agissant de la Libye, il avouera que la France aurait pu faire l'économie d'une intervention tragique:
«Nous pouvions protéger Benghazi, comme le préconisait le mandat de l'ONU, sans pour autant faire tomber Kadhafi. Nous avons livré la Libye au chaos, comme les Américains l'ont fait avec l'Irak.
Dès lors, il ne faut pas s'étonner de voir les migrants déferler sur les côtes italiennes.» Socialiste et non-interventionniste, il est pour la reconstitution de l'Irak et de la Syrie dans leurs frontières.
I
l se demande même si le mot d'ordre «Bachar doit partir» était bien raisonnable: «Nous avons aujourd'hui trois partenaires en lice: le régime de Bachar el-Assad, Daesh et al-Nosra, c'est-à-dire Al Qaîda. Je ne suis pas sûr que l'on doive émettre une préférence pour Daesh ou pour al-Nosra. Nous sommes dans une situation où la France devrait jouer les intermédiaires entre un certain nombre de courants démocratiques et le régime de Damas, si déplaisant soit-il.
Le régime syrien est un régime brutal et violent, mais qui a au moins le mérite de ne pas chercher à instaurer un Califat, y compris en Seine-Saint-Denis.»
Jean-Pierre Chevènement se félicite du fait que le bonapartisme syrien ne soit pas tombé comme préconisé alors par Nicolas Sarkozy et sa tête pensante Bernard-Henri Lévy: «Heureusement, les Russes et les Américains nous ont évité ce qui aurait été une grave erreur.
Le Monde arabe est dans un état de décomposition profond.
L'Occident y a une certaine responsabilité. Il faut favoriser un accord de sécurité entre le Monde perse et le Monde arabe et trouver un équilibre de sécurité entre les sunnites et les chiites.
Cela peut passer par un pacte de sécurité impliquant l'Iran et garanti par les cinq grandes puissances avec l'Iran chiite qui est la puissance dominante dans la région et qui est une grande civilisation.»
Pour l'ancien ministre de l'Intérieur et de la Défense, cette démarche ne pourrait aboutir que si elle était portée par le règlement du conflit israélo-palestinien