Pourquoi n'a-t-on pas fait appel ou à défaut réquisitionner les sécuritaires civils et militaires, ayant traité cette affaire, pour faire le point de la situation et aider les responsables actuels à décrypter l'historique de la menace terroriste "djihadiste" au Maghreb du type Alqaida afin de faire la distinction et d'appréhender l'autre type actuel dit "DAECH" qui vient de s'implanter dans le pays .
L'amalgame et la confusion ne peuvent que faire le jeu des terroristes qui proviennent inéluctablement de la même matrice et servent les intérêts des super-puissances ayant créé le chaos sécuritaire en Libye
D’autant plus que la nébuleuse "daech" vient de frapper fort en mettant la main sur la ville stratégique de "Syrte" ( lire notre précédent billet) ce qui représente une menace existentielle pour tous les pays du Maghreb .
Nous proposons à nos lecteurs un récit factuel des événements de Soliman tout en soulignant beaucoup de similitudes et de liens directs et indirects sur la scène" terroriste" actuelle en Tunisie (la cellule de Sousse existe depuis toujours ... )
La fusillade de Soliman est un incident violent survenu le 3 janvier 2007 dans la région tunisienne de Soliman au sud-est de Tunis. Il oppose les forces de l’ordre à un groupe armé se faisant appeler « armer d’Assad Ibn Fourat » et d’abord qualifier par le gouvernement de « criminels dangereux ».
Une précédente fusillade impliquant ce même groupe avait déjà eu lieu le 23 décembre 2006.
Présentée dans un premier temps comme une affaire de grand banditisme, phénomène très peu connu dans le pays, la presse tunisienne et internationale parvient rapidement à pointer le lien du groupe avec le terrorisme islamiste de type salafiste implanté au Maghreb dans le contexte de l’après-11 septembre, notamment sur le territoire de l’Algérie voisine, d’où le groupe composé majoritairement de Tunisiens s’est infiltré.
C’est dans un maquis islamiste non loin de Tébessa, dans l’est de l’Algérie, que Lassaad Sassi reçoit l’aval de ses chefs du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC ,le Groupe salafiste pour la prédication et le combat est une organisation islamique armée d'Algérie.,le 25 janvier 2007, il change de nom et devient Al-Qaïda au Maghreb islamique) , pour s’infiltrer en Tunisie afin d’y créer des cellules de soutien logistique, de recruter et de former de futurs terroristes.
Il réussit à convaincre quatre de ses compatriotes — Mohamed Hédi Ben Khlifa, Zouhair Riabi, Mohamed Mahmoudi et Tarak Hammami — et un Mauritanien natif de la ville de Nbaghia — Mohammadou Maqam Maqam alias « Chokri » — de l’accompagner. Dans la nuit du 22 au 23 avril 2006, le commando passe la frontière et gagne le Djebel Chambi, après quatre jours de marche.
Le lendemain, Sassi et Ben Khlifa se rendent à Kasserine pour ravitailler le camp. Quelques jours plus tard, Hammami et Mahmoudi se rendent à Sfax pour tenter d’y trouver une cache3 mais se font arrêter par les forces de sécurité à Kasserine le 27 avril alors qu’ils se trouvent en possession de grenades4. Ben Khlifa prévient alors son beau-frère installé à Sidi Bouzid pour tenter d’y trouver une cache mais sans succès. Le groupe entre alors en contact avec des membres d’une cellule salafiste de Tunis, gagne la capitale début juin et finit par trouver une planque près d’Hammam Lif.
Durant l’été et l’automne, le groupe d’une vingtaine de membres change plusieurs fois de cache, en restant dans un périmètre restreint, et s’initie à la fabrication d’explosifs en semblant privilégier l'attaque par véhicule piégé comme mode opératoire contre des « infrastructures vitales » de la République, des « objectifs symboliques » ainsi que des « intérêts étrangers » et « des personnalités tunisiennes et étrangères ».
C’est alors qu’une quinzaine de membres d’une cellule salafiste de Sousse, âgés de 25 à 30 ans pour la plupart, craignant d’avoir été découverts par la police, se réfugient dans une caverne située dans le massif d’Aïn Tbornog, sur les hauteurs de Grombalia, à la fin du mois de novembre 2006. Début décembre, la fusion s’opère entre les divers groupes et Sassi est proclamé « émir » de la cellule. Le campement se trouve à cinq heures de marche de la route la plus proche alors qu’une poignée de combattants gardent la planque de Hammam Chott où sont entreposés explosifs, vivres et argent.