Toute veille évènementielle factuelle , informatrice , cellule de crise ou think tank , qui se respecte doit se projeter un temps en avant dans une approche prospective et imaginer la situation sur terrain , une fois la campagne de reconquête néo coloniale française dite « serval », achevée et qu’une armée ,ethniquement partiale et forcément revancharde , serait installée en territoire touareg.
L’ironie de l’'histoire fait que ce même colonisateur français a vicieusement tracé des frontières contre tout bon sens et y a installé à long terme un champ de mine en l’occurrence octroyer des indépendances inachevées au pays de la région Maghreb Sahel du fait de la présence d’ethnies impossibles à coexister tel les touareg et songai etc
Le Nord du Sahel aurait dû être constitué d’un ou plusieurs états ethniquement homogènes, intégrant Touaregs, Peuls et Maures .
Et voilà que le français est revenu un demi siècle après, prétendant venir sauver l’intégrité territoriale du Mali mais réellement pour protéger et sécuriser la profondeur de ses zones d’intérêts stratégiques et énergétiques au sahel, tel un serval ,ce félin saharien ,qui soucieux de la sauvegarde de son territoire , urine environ 32 fois par jour pour en marquer les frontières.
La France entend faire de la région des gisements à ciel ouvert de minerais , tel celui de « AREVA » au Niger et des habitants des gardiens qui veillent à l’escorte de convois des matières premières extraites vers les ports ou aéroports à destination française.
Elle s’en fout des effets collatéraux qui vont subir , une fois les lignes et les objectifs qu’elle a assigné seraient atteints !
Mettant le bourreau face à la victime risquerait la commission de véritables charniers voire l’extermination de tout un peuple voire un génocide.
Le problème Touareg n’a pas commencé hier. Il date de 1963, mais jusqu’aujourd’hui, il n’a toujours pas trouvé sa solution.
Les autorités maliennes n’ont jamais pris à bras-le-corps ce problème.
Comment pouvez-vous comprendre que le nord Mali, qui représente les 2/3 du territoire avec un million de km2 et environ deux millions d’habitants, soit laissé à lui-même ?
Pas d’eau, pas d’infrastructures socio-éducatives, pas de routes... Rien !
Quand vous arrivez dans cette partie du Mali, vous avez l’impression d’être dans deux pays différents : c’est inadmissible.
Le Touareg est réputé être un homme à la foi simple et compliqué.
Les seules choses qui comptent à ses yeux, ce sont sa dignité et sa culture, en un mot, la considération.
Si vous touchez à l’un de ces éléments-là, vous allez le croiser sur votre chemin.
Aujourd’hui les populations de cette région, qui regroupe les Touareg, les Arabes, les Sonraï et les Peuls, en ont marre et veulent résoudre leurs problèmes par et pour eux-mêmes.
Maintenant que, pour la première fois on voit la qu’un mouvement légitime issu de l’aile laïque et nationaliste , se démarquer dernièrement des autres branches touareg pro ou pseudo- islamistes jihadistes , en l’occurrence le MNLA (mouvement national de libération de l’'Azawad)
prédisposé à dialoguer souverainement de la composante « touareg » et de son avenir on ne doit pas rater ce rendez historique pour instaurer enfin la paix sociale et l’immunisation de la région contre toutes velléités.
Il faut composer avec le MNLA et le rassurer quant à l’ autogestion de sa région et par conséquent lui donner une certaine crédibilité auprès de ses concitoyens et à fortiori couper l’herbe sous les pieds de tous les détracteurs et pions servant les intérêts étrangers.
Afin d’instaurer progressivement la confiance et d’éviter tout dérapage, une force neutre d’interposition devrait impérativement être mise en place aux confins des zones touareg ainsi qu’une promesse claire d’un véritable projet sous l’égide international de développement de la région dans un cadre fédératif malien : c’est le minimum requis !
Dans le cas échéant et devant l’acharnement dilatoire des médias français à désinformer leur peuple en diabolisant par amalgame tout le peuple touareg en le présentant comme des islamistes sanguinaires , preneurs d’otages et les maliens du sud comme des pauvres victimes des exactions des touareg du nord : des scenarii inévitables se dégagent :
- les combattants vont émigrer vers l’est pour être recrutés par les mercenaires narco trafiquants et des marchands d’armes et d’otages en Libye, ce qui embraserait l’Algérie , le Niger ,Tchad et le Darfour et y engendrerait des réclamations sans fin de sécession, surtout que le fameux Belmokhtar les attendrait au Zenten et à Fezzan à bras ouverts , en complicité avec les diaboliques miliciens libyens dont des éléments ont assisté d’autres à semer dernièrement l’insécurité à Benghazi
- une rébellion générale de tous les touareg de la région, différente des autres du fait que c’est pour la première fois qu’ils possèdent leurs propres armes, munitions et détiennent une expertise martiale prouvée surtout lors du dernier conflit libyen ou encore le souk d’armes du sahara est bien achalandé et les moyens ne manquent guère
- les salafistes d’AQMI et du MUJAO se seraient unis par mariage à des familles targuies pauvres et marginalisées dans leur propre communauté, qui sont devenues leurs alliées et certains Touareg se seraient eux-mêmes occupés d’enlèvements pour des raisons financières et participeraient à une sorte de Mercato d’otages
- un exode massif des touareg vers les pauvres pays voisins entraînant une crise humaine..